Ces petites choses que j'aime quand je rentre dans le Nord

Pour le long week-end, je suis rentrée sur Dunkerque. Cela faisait bien longtemps. Voilà donc un article sur les petits bonheurs retrouvés. Quand je suis là-bas, j'aime:

-Les mots et expressions de chez moi, même s'ils ont mauvaise réputation. L'accent n'est pas chantant, nos mots sont en flamands. Mais ils ont une histoire que j'aime découvrir, analyser. Ils sont une mélodie connue, sont comme une comptine entendue mille fois dans l'enfance. J'aime ces mots que seuls certains comprennent et qui deviennent un signe d'appartenance à un même groupe. De toute façon, que je l'aime ou non, je ne peux m'empêcher de retrouver l'accent dès la sortie de la gare. Alors autant les apprécier! 

-Manger des follaert en écoutant passer le défilé des enfants qui cherchent l'âne de Saint Martin avec leurs lanternes creusées dans des betteraves. Ou de manière générale, j'aime profiter de toutes les petites fêtes et traditions de chez moi. Du carnaval à la Saint Nicolas en passant par les championnats de sports nautiques. J'aime ce côté vivant, ce côté joyeux. Cette culture qui nous est propre... 

-Manger des frites plusieurs fois, l'avouer, et ne choquer personne. Ne pas voir de grands yeux face à moi, ne pas devoir répéter plusieurs fois l'information. J'aime manger mes frites avec mes proches, sans que personne ne pense à évoquer une entorse exeptionnelle à un régime sans frite. J'aime partager le paquet bien trop gros pour une personne acheté à la baraque à frites, manger avec les doigts, tremper dans les pots de sauce. D'ailleurs, j'aime retrouver tous ces pots de sauce aux goûts différents. 

-Parler aux autres Nordistes dans le train, parler au voisin, parler aux gens dans la file de la boulangerie. Bref, parler aux inconnus et obtenir des réponses. Aborder les gens sans qu'ils prennent peur. J'aime qu'on me dise bonjour, j'aime qu'on s'émerveille avec moi devant un rayon de soleil. 

-M'asseoir dans les transports en commun. M'installer à côté de quelqu'un uniquement parce que j'en ai envie ou parce qu'on vient d'engager la discussion. 

-Retrouver les prix raisonnables. Pouvoir aller dans les hypermarchés et remplir un panier pour le prix de deux-trois articles sur Paris. J'aime également les magasins à petit prix, les foir'fouilles qui grouillent partout. 

-Pouvoir me poser tranquillement au bar et choisir entre plusieurs bonnes bières pour 2.50 euros. J'aime retrouver la bière blanche et la bière ambrée qui se font rares dans ma vie Parisienne. 

Et bien sûr, j'aime retrouver ma famille, mes amis et mon chien. Profiter de tout ce beau monde autour de moi. Et retrouver nos soirées et nos fous rires en toute simplicité.

Faubourg de la loose

Si je peux me vanter de ne m'être jamais perdue dans les transports parisiens, je ne peux tout de même pas dire pour autant que cette ville ne m'a pas causé quelques tourments. 

En effet, me déplacer sur les lignes de la RATP et de la SCNF n'a jamais été un problème. Carte, applications, panneaux, sens du relationnel... je maîtrise. Pourtant à Paris, je me suis perdue. J'en ai fais des kilomètres à parcourir une rue à la recherche de la petite boutique censée s'y trouver. J'ai désespéré un bon nombre de fois en me disant que mes infos trouvées sur le net n'étaient plus d'actualité. Un restaurant qui fait faillite, d'accord. Un coiffeur qui déménage aussi. Mais quand soudainement un tiers des commerces auquel je souhaite me rendre n'existe plus, là, il y a un problème.

Il m'a fallu un moment avant de voir que le problème c'était moi. Moi et mon côté distrait et provincial. Jamais je n'avais accordé d'importance à ce qui se situait avant le nom de la rue. Ba oui, si c'est rue de l'Eléphant vert, autant retenir uniquement Eléphant vert. C'est diminuer la masse d'informations à mémoriser en supprimant l'inutile.

Oui, mais ce qui était inutile chez moi, dans le temps où je vivais dans diverses petites villes du Nord, ne l'est plus maintenant que j'arpente les rues de Paris. Parce qu'à Paris, tout compte dans l'adresse. Pas la peine de se mettre en route si on ne sait pas si l'on doit se rendre dans la rue, l'avenue, le faubourg ou l'impasse, sauf envie de faire des kilomètres avant de parvenir à destination. 

Heureusement, ces longues marches ne m'ont pas été inutiles. J'en ai tiré la leçon dont je vous parle, puisqu'elle était assez évidente aux yeux de tous pour que personne n'attire mon attention sur la question. J'ai également pu découvrir un peu mieux Paris, et à défaut de trouver les avenues et faubourg, j'ai pu me perdre dans de jolies ruelles sans nom.

Une souris en dehors de l'assiette

C'est dans un restaurant parisien que pour la première fois, j'ai testé la souris. Non, pas la souris d'agneau. La souris d'agneau, je ne connais pas encore. Dans ce restaurant j'ai découvert la souris en dehors de l'assiette, la souris toute velue qui se balade entre les chaises. 

Ma première réaction fut d'ignorer l'animal qui se promenait non loin de là. J'avais eu une longue journée et surtout, j'avais récemment connu une sale affaire de souris qui était certainement à l'origine d'un traumathisme au point de voir partout de ces petites bestioles.

Ma deuxième réaction est arrivée en même temps que le deuxième passage de l'animal dans mon champs de vision. J'étais la seule à pouvoir la voir, puisque celle avec qui je partageais ce repas était dos à la scène et que nous occupions la seule table de cette brasserie à cette heure tardive d'un soir de semaine. 

-Euh Monsieur excusez-moi, mais il y a une souris sous la table là-bas. 

Oui, j'ai bien pris une voix calme pour énoncer ce fait qui était pour moi extraordinaire. Mon accompagnatrice a poussé un petit cri et levé les jambes afin qu'elles ne touchent plus le sol où circulait la petite bête. Le patron est calmement arrivé avec un balai pour la chasser tout en déclarant qu'il s'agissait là d'une chose commune avec les travaux en cours sur la place non loin. 

Heureusement nous avions fini notre repas, et j'ai pu sortir mon accompagnatrice de ce lieu où elle pouvait donc s'attendre à voir passer d'autres souris. 

L'histoire était pour moi une anecdote incroyable. L'endroit n'avait rien de sal, rien ne justifiait selon moi une telle intrusion. Des souris à l'intérieur de lieux publics? Je n'en avais jamais vu. Je n'avais croisé qu'une fois la route d'une souris avant ma venue dans la capitale. J'ai réalisé la banalité de mon anecdote deux semaines plus tard, dans un restaurant plus chic, dans un tout autre arrondissement. Quand pour la troisième fois dans le mois, mon regard se posait sur une souris en balade. Quand pour la deuxième fois, en deux semaines, je signalais au personnel blasé d'un restaurant la présence d'une souris dans l'établissement. 

A voir toutes ces souris perdues et exposées à nos regards, je me dis que nous ne sommes pas les seuls à être trop nombreux pour les quelques logements accessible à Paris.

Où êtes-vous tombés?

Quelques mots pour lancer ce blog. Des mots comme "Bonjour" ou "Bonsoir", me semblent adaptés pour commencer. 

Ancienne Dunkerquoise ayant étudié à Lille, je suis arrivée à Paris en juillet 2012. J'ai emménagé ici (après les nombreuses péripéthies pour trouver un logement) pour entamer ma carrière dans un endroit réputé dans mon domaine, pour donner sa chance à une histoire d'amour, et pour saisir l'opportunité de développer ma vie associative. On a tous nos raisons d'être arrivés là. 

Durant l'année écoulée, j'ai eu l'opportunité de faire quelques rencontres. Bien souvent, il s'agissait de personnes dont Paris n'était pas la ville de naissance. Par hasard, je me suis liée à quelques uns de nos représentants du Nord Pas de Calais en terre Parisienne. La plupart d'entre eux ont évoqué les mêmes difficultés d'adaptation, la même nostalgie de certaines coutumes ou habitude de chez nous. Tous en tout cas se retrouvaient éloignés de leur famille et des connaissances liées durant leur vie dans leur région d'origine. 

Afin d'aider les nouveaux arrivants à s'installer et de s'offrir parfois des moments Nord-Pas-de-Calais, j'ai eu l'idée de lancer ce blog. J'y raconterai mes aventures et mésaventures pour que les lecteurs les plus timides se sentent moins seuls dans les obstacles à affronter, mais je vous inviterai également à échanger par l'intermédiaire de ce blog et pourquoi pas, par l'organisation de rencontres amicales. 

Bonne lecture et bonne aventure parmi nous et dans la vie Parisienne!